Solidaires, Unitaires, Démocratiques, Sud Collectivité Territoriale De Saint-Herblain
Mais Que fait le syndicat SUD ?
Pour sa première interview, le syndicat SUD réaffirme en exclusivité sa volonté de mettre en oeuvre son projet fondé sur “la franchise et la vérité”
Le chèque déjeuner, vous en parlez mais c’est régie par les textes ?
Un protocole a été accepté en C.T.P ; la somme et l’échéancier ont été fixés lors de cette instance. Ces négociations auraient dû permettre d’obtenir le ticket restaurant pour tous ! Le mode de répartition à Saint-Herblain est bien évidement injuste ; on parle d’un avantage social mais pour qui ? Aujourd’hui c’est un monde à l’envers, on donne aux gros salaires et rien aux petits. Qui sont donc ces oubliés des tickets restaurants ?
Il s’agit des petits parmi les petits ! Ça fait mal au cœur de voir quelqu’un qui gagne 3000 euros par mois offrir à ses enfants le fast food avec des tickets restaurants tandis que celui qui gagne 600 euros, ou qui ne travaille pas 5 heures par jour, doit se saigner pour l’offrir à ses enfants !
En réalité, le sujet intéresse peu le riche qui l’utilise comme un luxe. Il paie ses achats alimentaires avec les chèques déjeuner pendant que le petit galère en se demandant comment il va boucler ses fins de mois ! Vous pouvez comprendre notre acharnement dans cette histoire. Nous voulons le petit ticket restaurant pour tous !
Un avantage social, nous disaient-ils…
La municipalité dit que s’il y a un contrôle comme à Nantes, elle veut être dans les règles, Qu’en pensez vous ?
Pour le contrôle, pas de problème, la municipalité de Saint-Herblain est bien dans les règles. La mairie de Nantes a bien été contrôlée par l’URSSAF. L’exigence de celle-ci était de forfaitiser à 19 chèques déjeuner au lieu de 20 afin de se mettre en légalité.
Justement, comment ça se passe chez nos voisins Nantais ?
Concernant le titre restaurant, une négociation a été dernièrement engagée par les syndicats de la ville de Nantes. Celle-ci a abouti à une augmentation à 7,50 euros au
1er juillet 2007, avec une réévaluation chaque année en suivant l’augmentation du coût de la restauration et de l’hôtellerie. Bien évidement l’accord tient cependant compte de l’obligation faite par l’URSSAF de déduire les 33 jours de congés annuels. La répartition est accordée de la même façon pour les agents annualisés. A la mairie de Nantes :
– un agent à temps complet bénéficie de 19 tickets restaurants par mois.
– Les agents à temps non complet ou à temps partiel bénéficient de chèques déjeuner, au prorata de sa quantité de travail. Aujourd’hui, les agents (même annualisés) de la ville de Nantes se voient attribuer 209 tickets par an ayant une valeur faciale de 7,50 euros. On fait les comptes et on en salive déjà !
Une idée de cadeau pour les prochains vœux : « le ticket restaurant pour tous ! »
La NBI, la municipalité a fait des efforts et les syndicats ont obtenus, Alors ?
Rendons à César ce qui est à César !
C’est tout d’abord le résultat de textes nationaux. C’est une possibilité offerte pour la reconnaissance des métiers et des fonctions exercés par les agents.
Le nouveau décret fixe les nouvelles règles d’attribution. Ce qui n’est pas toujours le cas à Saint-herblain et nous sommes obligés de nous battre !
L’exemple le plus récent est celui des jardiniers de la Z.U.P. Nous avons dû déposer un recours auprès du tribunal administratif par le biais de nos adhérents, dossier déposé sous le numéro 2007-294. Le 12 juillet 2007, après plusieurs mois de bataille, la municipalité a répondu favorablement à ce recours. Désormais, la NBI est appliquée avec la rétroactivité d’un an. La NBI est pourtant claire et précise, elle fait maintenant partie de la rémunération des agents et elle est prise en compte pour la retraite !
Donc cela doit être juste pour tout le monde. Les règles d’attribution ont normalement changé. Désormais, tous les agents occupant des fonctions éligibles à une NBI devraient la percevoir. Est-ce toujours le cas ?
Vous pouvez consulter le tableau NBI sur notre site : http://sudct.stherblain.free.fr
Ce qui est certain, c’est que notre collectivité va devoir revoir à la hausse la liste des bénéficiaires de NBI.
La réforme de la catégorie C ne vous satisfait pas, pourquoi ?
Hormis les passages d’échelons, on s’est contenté de prendre les textes qu’on voulait !
« Les copains d’abord »
Nous verrons les résultats réels bien plus tard, notamment aux travers des promotions. Nous resterons vigilants à l’égard des décisions prises en instance paritaire.
Nous connaissons tous les effets négatifs des quotas sur les déroulements de carrières en perte de pouvoir d’achat, d’individualisation des rémunérations et de mise en concurrence des collègues sur les lieux de travail. Il est hors de question, aujourd’hui, de les laisser se réintroduire par des ratios locaux. Pour SUD, les ratios locaux sont un mauvais coup porté aux carrières des fonctionnaires territoriaux, qui sera générateur de nouvelles inégalités entre les collectivités, selon leurs moyens financiers et la volonté politique de leurs exécutifs. On tente une nouvelle fois de faire passer pour une grande réforme ce qui n’est qu’un léger toilettage. On peut s’en réjouir pour la minorité d’agents qui en bénéficieront. Mais il faut rester offensif pour tous les autres !
Que cela soit bien clair, pour SUD la résignation et le fatalisme ne sont pas la clé de voûte de toutes négociations, si la municipalité applique de façon minimaliste une réforme gouvernementale, SUD, pour sa part, n’abdique pas et n’abdiquera jamais lorsqu’il s’agit de défendre l’intérêt des salariés.
Vous agitez le problème de la souffrance morale, pourquoi ?
Qui peut dire que cela n’existe pas ?
L’omerta aggrave le phénomène, alors nous le dénonçons !
Dans un certain service on divise, on désolidarise le personnel. A maintes reprises, SUD a interpellé la municipalité sur la situation de ce service et a demandé à être reçu par un élu. A ce jour, aucune volonté municipale n’a permis de mettre en place cette rencontre.
Ces agents rencontrent des difficultés, il est inadmissible de subir autant de pression en interne entretenue par la hiérarchie. Dans ce même service, un agent en arrêt de travail pour dépression nerveuse depuis plus d’un mois va être prochainement convoqué pour une procédure disciplinaire, malgré son état de santé et malgré nos tentatives de médiation. Quand on vous pousse à bout…
Aujourd’hui cet agent, qui naguère porta les couleurs d’un club de notre commune vers les hauts sommets, est passé de la phase souffrance à la grande détresse !
Autre exemple, toujours dans ce même service, un agent apprend à son retour de vacances que ses horaires ont changé sans même avoir été averti auparavant.
Pas la peine de se plaindre, « c’est comme ça et pas autrement ».
Il faudra nous expliquer comment on peut changer des horaires quand ça nous chante !
Si seulement ce changement d’horaires avait modifié favorablement l’organisation du service y compris pour les citoyens. N’oublions pas tous ceux qui souffrent et qui restent silencieux, ou ceux qui ont été mutés en urgence. Ils ont brisé l’omerta et ils n’ont manqué de contacter SUD !
Dans sa phase initiale, la souffrance morale peut provoquer des symptômes de stress :
Nervosité, trouble du sommeil, hypertension, douleurs musculaires etc…
Ils peuvent évoluer vers des troubles psychiques qui prennent la forme soit d’une hyper
Combativité, soit d’un sentiment de baisse d’estime de soi pouvant à son tour évoluer vers une « dépression ». Dès lors, l’engrenage se met en place : l’agent aura des difficultés à assumer ses fonctions. Après avoir résisté éventuellement avec une aide médicamenteuse, il devra ou céder, ou se soigner. La fréquence de ses arrêts maladie et éventuellement son admission en congés longue maladie et longue durée seront autant de justifications à son éviction…
SUD ne lance pas de fausses accusations sans jamais avancer d’éléments précis à l’appui. Nous n’avons pas une attitude systématique d’opposition mais une réelle force de proposition. Nous ne généralisons pas car certains services n’ont pas cette politique et font tout pour valoriser leurs agents.
Nous sommes pour un dialogue, nous ne voulons agresser personne mais seulement aider nos collègues dans la souffrance.
Nous renouvelons notre demande de rendez-vous auprès de l’élu au personnel.
Le dialogue social vous en pensez quoi ?
On devrait favoriser le dialogue social en donnant aux représentants du personnel les moyens matériels nécessaires à l’exercice de leur mandat, en n’affectant pas leurs évolutions et perspectives de carrière, et sans discrimination aucune entre les organisations syndicales.
SUD demande à être reçu par un élu en audience pour régler des problèmes conflictuels. Un constat est fait : dans la majorité des cas, nous ne sommes pas reçus.
Pendant ce temps, la direction affirme sa volonté d’un renouveau du dialogue social !
Il nous faut construire un autre rapport de force qui passe par un renouveau du syndicalisme. C’est d’autant plus urgent que les réformes antisociales s’accumulent sans trêve électorale. Lutte après lutte, Sud entend bien y contribuer à vos côtés.
Mais pour nous faire entendre, il faudra faire bien d’autres choses qu’applaudir !
Vous semblez en colère sur les recrutements ?
Nous n’allons pas nous éterniser… La majorité des recrutements d’encadrants a lieu à l’extérieur ! Mais non, les agents de l’intérieur ne sont pas des incapables mais certainement pas de bons lieutenants !
Il ne manquerait plus que certains s’entourent de leurs amis !
Qu’en est-il du travail le dimanche ?
Nous attendons la position de la direction générale !
Nous avons tous compris qu’il faut gommer certaines injustices. Mais qui accepterait de travailler le dimanche pour 8 euros en supplément ?
Oui, bien évidement tous le monde n’est pas logé à la même enseigne !
Certains disent que vous faites de la politique, est-ce vrai ?
La société n’est pas parfaite, il faut se battre pour que cela change. SUD n’est pas copain avec le Medef ni avec les partis politiques de gauche comme de droite !
Nous n’allons pas refaire l’histoire, FO est née de la scission de la CGT, La CFDT est née de la scission de la CFTC. SUD est aussi une scission, avec des adhérents qui voulaient un autre syndicalisme !
Maintenant l’union fait la force, il faut la construire à tous les niveaux ; pour cela, l’unité syndicale est indispensable. C’est à méditer !
Vous allez quand même vous présenter aux élections professionnelles ?
Certains disent que les professionnels du syndicalisme s’affolent parce que ces élections sont leurs fonds de commerce. Sud participera bien à la kermesse ! Parce que nous voulons porter dans ces lieux ronronnants la parole des collègues qui est si souvent ignorée. Pour nous, le combat continue même sans heures syndicales. Pour les élections nous en reparlerons !