1607H : grève, revendications, boycott du CT et réponse au DGS

Retrait de l’application des 1607H

Chers collègues,

Le syndicat SUD, accompagné par la CGT, a réuni environ 200 personnes (chiffre auquel il faut ajouter les grévistes qui ne se sont pas déplacés) ce mardi 1er juin devant l’Hôtel de Ville afin de demander le retrait de l’application des 1607H qui va vous coûter un temps et une énergie redoutables.

Cette grève est le fruit de vos angoisses et de votre volonté de refuser l’inéluctable.

Nous déplorons l’attitude de la CFDT qui a fait bande à part, mais surtout tenté de vous détourner de cette lutte : « La section CFDT estime que, dans l’intérêt des agents, la mobilisation n’est pas pertinente à Saint-Herblain ».  Elle aurait pu simplement préciser qu’elle n’appelait pas à la grève. 

Il est vrai que « l’intérêt des agents » est de se plier sans broncher aux conséquences d’une nouvelle politique structurelle qui ronge sans vergogne leurs acquis sociaux. Nous sommes choqués par ces termes qui sous-entendent que la mairie pourrait se cabrer contre vous les  récalcitrants, et ainsi reculer sur les négociations parallèlement en cours. Nous remercions ce syndicat de ne pas juger de la pertinence ou non de notre mouvement.

Et rassurez-vous, nous avons longuement été reçus par l’Adjoint au Personnel, Monsieur Driss Saïd, en compagnie du Directeur de Cabinet du Maire, Monsieur Jean-Alain Navarre, avec lesquels nous avons avancé sur nos revendications.

Mais avant de vous en faire part, le syndicat SUD souhaite revenir sur le courrier du directeur général des Services Frank Sina qui nous a autant offusqués que surpris.

Il faut déjà que vous sachiez que des grévistes travaillant dans des écoles ont été remplacé.es par des collègues d’autres écoles, ce qui est tout à fait illégal vis-à-vis du respect du droit de grève. Frank Sina se gargarise dans son courrier d’appliquer les 1607H par respect de la loi et du cadre légal, mais il semble que bafouer ce cadre quand il s’agit d’un mouvement des agents ne l’émoustille guère.

Un détail, en somme…

Comme il n’avait sans doute pas envie d’en rester là, notre directeur général des Services a jugé bon de dénigrer le syndicat SUD et la CGT au profit de la CFDT, comme il l’affirme clairement au début de son mail au vu et au su de tout.es : « Dans ce cadre, deux organisations syndicales ont annoncé un positionnement global de non application de cette loi et une organisation a établi une liste structurée de revendications. »

On comprend bien qu’il y a d’un côté le club des bourrins qui font grève (la CGT et SUD) et de l’autre les bosseurs, les aristocrates du syndicalisme (la CFDT) qui sont  force de proposition, expression consacrée des tutelles et de la novlangue en général.

Ceci est grave : le DGS a outrepassé son devoir de réserve en mettant un syndicat en avant.

Il est intéressant de rappeler régulièrement aux agents qu’ils ne doivent pas oublier ce devoir de réserve fondamental inhérent au métier de fonctionnaire, mais il serait éminemment sympathique de montrer l’exemple.

Nous savons que Frank Sina  a été adhérent à la CFDT, et nous ne doutons pas qu’il conserve à l’égard de ce syndicat une bienveillance de bon aloi. Nous aurions souhaité qu’il sache rester neutre, au vu de ses fonctions. L’équilibre syndical et sa considération objective par les tutelles est une composante essentielle de notre démocratie. Nous n’avons plus confiance en lui.

Ce dérapage est inquiétant et nous a définitivement poussé à boycotter le CT du 2 juin qui va entériner ces 1607H que nous combattons avec force. Rappelons que cette instance n’est que consultative et que si les dés sont pipés nous pouvons aller nous rhabiller telle une cohorte vaincue.

Seule l’absence de l’ensemble des syndicats, entrainant l’absence de quorum, pourrait repousser l’échéance fatale.

Contrairement à ce qu’indique le DGS,  le syndicat SUD a continué à tenter de négocier malgré l’appel à la grève, car l’un n’empêche pas l’autre. Nous cherchons par tous les moyens de défendre vos intérêts, évidemment. 

Le pouvoir est dans les mains de la Collectivité, c’est elle qui assumera les conséquences de cette réforme visant à affaiblir les fonctionnaires territoriaux. Le syndicat SUD ne peut malheureusement pas empêcher l’application de ces 1607H si l’organe exécutif maintient sa décision.

Nous tentons jusqu’au bout de les faire changer d’avis, et nous multiplions les revendications « structurées  »  dans le cas où rien ne bougerait.

Le DGS prétend que vous pourrez « ne pas perdre vos 5 jours de congés » (« pas légaux », ce qui montre d’ailleurs que la mairie s’accommodait très bien de cette illégalité depuis fort longtemps) grâce aux RTT ou repos compensateurs. 

C’est faux ! Vous perdez ces jours, les RTT n’ont aucun rapport avec des congés payés, vous pouvez d’ailleurs les perdre, ils ne sont pas acquis. En outre, 5×7=35, on est loin des 53H. Conclusion : vous ne limitez aucune perte, vous allez être plus fatigués chaque fin de semaine. La Collectivité devrait assumer sa position et les conséquences qui en découlent au lieu de vous embrouiller. Ce n’est pas en répétant inlassablement une contre-vérité qu’elle va devenir vraie.

Le mail de Frank Sina se termine ainsi : « favorable aux agents ». Lors de la première réunion sur les 1607H, il nous avait parlé d’un système « gagnant-gagnant ».  Nous nous réjouissons d’apprendre que la promesse va bien prendre effet en 2022 !

Ceci-dit nous avons pu exposer des revendications à Monsieur Driss Saïd, et il nous a semblé être disposé à les étudier sérieusement. Nous allons suivre attentivement ses réponses que nous espérons rapides, sans quoi un nouveau préavis de grève sera lancé en vue du conseil municipal du 14 juin.

Dans le cas d’une application effective des 1607H le syndicat SUD demande en compensation :

-La reconnaissance de sujétions particulières liées à la pénibilité du travail pour les agent.es de l’éducation, de la petite enfance…

-Une augmentation du nombre de Chèques Déjeuner de 16 à 19 par mois, afin que soit appliqué à la lettre « 1 jour travaillé = 1 chèque déjeuner ».

-Une prime de 150 euros mensuelle dans le cadre du RIFSEEP pour tout.es les agent.es.

-Un élargissement des horaires atypiques au samedi  en plus du dimanche et le soir en semaine à partir de 20H au lieu de 21H comme recommandé par la DGAFP. Cette mesure permettrait à plus d’agents de bénéficier de compensations  dues à la pénibilité de leurs conditions de travail.

Le syndicat SUD sera naturellement présent pour épauler les agents de tous les services pour négocier leurs aménagements de temps de travail au cours du second semestre.

Nous avons obtenu des engagements concernant des services comme le SSIAD, l’éducation (ATSEM, animateurs…), La________Bibliothèque, nous luttons pour les autres et contre la précarité grandissante des temps partiels, des vacataires, des contractuels…

Mais cela n’est pas suffisant : pour exemple les ATSEM, dont le DGS prétend qu’elles vont bénéficier d’une réduction de temps de travail de 6 jours, alors qu’en réalité elles vont perdre presque 22 jours par rapport à leur situation actuelle !

En plus de revendications en lien avec des spécificités propres aux différents services, SUD rappelle être moteur depuis des années dans la demande d’une revalorisation conséquente de la participation de la Ville aux mutuelles santés et prévoyance.

Enfin, SUD a longuement exposé à Monsieur Saïd sa vision de l’évolution du management à la Ville de Saint-Herblain au cours de la dernière décennie et lui a demandé de réfléchir  à une évolution en profondeur qui pourrait réinstaurer de la confiance entre les directions des services et les agents.

Vous nous témoignez régulièrement votre désarroi face à des directions de plus en plus autoritaires et infantilisantes. Les encadrant.es recrutés dans les services sont de plus en plus des technicien.ne.s du management et non plus des spécialistes du métier, ce qui crée immanquablement des problèmes de communication insurmontables.

SUD a rappelé qu’un service public  efficace doit s’appuyer sur des agents mis dans les meilleures conditions possibles, qu’elles soient professionnelles ou humaines. La Collectivité  rappelle sans cesse que le service public prime et que les agents doivent s’adapter. Des agent.es respecté.es et reconnu.es dans leur métier seront plus solides et motivé.es pour effectuer leurs taches.

SUD a encouragé l’immersion de tout l’exécutif dans différents métiers pendant un vrai temps pour mesurer ce pourquoi ils organisent et gèrent les services, ainsi que les embûches dont ils n’ont pas forcément conscience et qu’il faut éviter pour un fonctionnement fluide.

Nous remercions Monsieur Driss Saïd de nous avoir reçus en compagnie de Jean-Alain Navarre à l’issue de notre rassemblement devant l’Hôtel de Ville. Il semble vouloir accorder la plus grande attention à nos revendications dans l’intérêt des agents. 

Car c’est bien cela qui nous motive encore et toujours : vous défendre au mieux dans cette période où la pandémie des heures supplémentaires gratuites 2022 va succéder à la pandémie covid 19.

Bien Solidairement,
Le Bureau de SUD

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